L’estime de soi des jeunes adolescents est-elle prédite par l’acceptation par les pairs? Une perspective sexospécifique

L’estime de soi des jeunes adolescents est-elle prédite par l’acceptation par les pairs? Une perspective sexospécifique

Olivier Gaudet, Justin Vollet, Marie-Hélène Veronneau, Thomas Kindermann, Cécile Mathys

Introduction : L’estime de soi influe sur la santé mentale et physique des jeunes (Tzesniewski et al., 2006) et est essentielle au développement des adolescents. Pendant l’adolescence, les jeunes subissent des baisses normatives de l’estime de soi (Tzerniewsky et coll., 2003), ce qui expose plus tard les personnes ayant une faible estime de soi à un mauvais ajustement. Malgré l’association entre l’acceptation par les pairs et l’estime de soi (Genoud, 2012) et les attentes théoriques liant ces deux concepts (Leary et al., 1995), les études n’ont pas trouvé de liens ordonnés dans le temps entre eux. Guidés par des recherches mettant en évidence les différences entre les sexes en ce qui concerne les qualités des relations entre pairs et les antécédents d’estime de soi (Rose et coll., 2006; von Soest et coll., 2015), nous avons émis l’hypothèse que cette incapacité à trouver une prédiction significative entre l’acceptation par les pairs et l’estime de soi peut être due à un manque d’attention aux différences entre les sexes et/ou à l’incapacité de considérer les expériences d’amitié en même temps que l’acceptation par les pairs (Cannard, 2010). Cette étude a examiné comment l’acceptation par les pairs des adolescents et comment l’acceptation de leurs amis peut à la fois prédire l’estime de soi des adolescents, différemment pour les garçons et les filles.

Méthode : 503 élèves (54 % de filles, 13 ans en moyenne) ont été recrutés en 1ère et 2e années d’études secondaires en Belgique et ont été évalués deux fois, à un an d’intervalle. Une version Français de l’échelle Rosenberg (1965) (Vallières et al., 1990) évaluait l’estime de soi (10 articles, α = 0,81). Une procédure de nomination par les pairs utilisant les questions « Qui aimez-vous le plus? » et « Qui aimez-vous le moins? » a évalué l’acceptation par les pairs des élèves parmi leurs camarades de classe (nombre de nominations « comme la plupart » moins le nombre de nominations « comme le moins »). Des candidatures réciproques « comme la plupart » ont été identifiées à l’aide de UCINET 6 (fonction minimale; Borgatti et coll., 2014) et ont été utilisés comme mandataire pour identifier les amis des participants. L’acceptation de leurs amis a été calculée comme le score d’acceptation moyen des amis des participants.

Résultats : L’acceptation par les pairs a eu un effet légèrement positif sur les changements de l’estime de soi chez les garçons = 0,14, p =.08), mais un effet négatif pour les filles = -.21, p < .001). Toutefois, l’acceptation par les pairs des amis des adolescents a prédit positivement les changementsd’estime de soi chez les garçons ( β = 0,23, p = 0,04), mais n’a eu aucun effet surl’estime de soi des filles (β = 0,017, p = ns).

Conclusion : Ces résultats mettent en évidence les différences entre les sexes en ce qui concerne l’impact de l’acceptation sur l’estime de soi, ce qui explique probablement l’absence de résultats significatifs dans des études antérieures. Les différences entre les sexes doivent être prises en compte pour les efforts de prévention visant à accroître l’estime de soi des adolescents. Promouvoir les amitiés des garçons avec des pairs bien acceptés est une avenue prometteuse pour améliorer leur estime de soi. D’autres recherches sont nécessaires pour identifier les types d’expériences par les pairs qui peuvent améliorer l’estime de soi des filles.

Ce résumé a été soumis à l’assemblée annuelle 2017 de la Society for Prevention Research.

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